France-fantôme
« Merci d’éteindre vos téléphones, vos démémoriels portatifs, et tout appareil qui pourrait gêner la formation.
Merci de ne pas décharger vos souvenirs durant la durée du cycle. »

Spectacle disponible en tournée Saison 22/23
Durée 2h35
© Simon Gosselin
Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour accéder au plus vieux rêve de l’Humanité : devenir immortel ?
Dans le monde de France-fantôme, la résurrection est un service marchand, au marketing soigné et aux publicités alléchantes. Pour rappeler son mari décédé, Véronique fait appel aux services de Recall Them Corp, entreprise spécialisée dans la conservation des âmes et leur téléchargement dans le corps d’un donneur.
Note d’intention
J’aimerais parler des discours. De la manière dont chaque organe de la société – l’Etat, le marché, le monde intellectuel ou les institutions religieuses – s’empare des nouvelles règles d’un monde pour mieux assoir leur pouvoir. Comment la séduction de ces discours opère t-elle ? Quels sont les espaces de révolte possible dans cette dystopie ?
J’aimerais aussi parler des corps. Qu’est-ce que le mystère de l’incarnation ? Qu’est- ce que vivre dans un corps qu’on n’a pas choisi ? Mais France-fantôme peut également être lu comme une parabole de la mutation numérique de notre monde. Fulgurante, attrayante mais aussi opaque. Je voudrais traiter des algorithmes et des data de la même manière que les poètes gothiques (premiers auteurs de science-fiction) avaient parlé de l’invention de l’électricité, des orages et des catastrophes naturelles. Par le sublime. Le sublime est à la fois effroi et fascination face à une force ingérable, une force qui nous dépasse.
France-fantôme est une histoire d’amour et de propagande. C’est aussi la quête impossible d’une femme. Véronique recherche l’image manquante de sa vie comme certains recherchent le visage d’un Dieu. Avec ce spectacle, je tente de comprendre, naïvement, sensiblement ce que chaque face humaine contient de singulier, d’humble, d’universel et de sacré. La « seigneurie des visages » comme dirait Lévinas. Si l’amour est la religion de notre époque, alors la nostalgie sera la religion du futur. J’ai écrit France-fantôme comme le miroir déformant de ma vie. Et aussi comme le négatif du monde. Un négatif est l’embryon d’une photographie, son envers ; ses couleurs sont inexactes et pourtant, on en reconnait précisément chaque forme.
Distribution
Texte et mise en scène Tiphaine Raffier
Avec Guillaume Bachelé, François Godart, Mexianu Medenou, Edith Mérieau, Haïni Wang, Johann Weber, Rodolphe Poulain en alternance avec Thomas Guené
Et les musiciens Marie Eberle, Pierre Marescaux
Assistante à la mise en scène Lyly Chartiez-Mignauw et Lucas Samain
Création lumière Mathilde Chamoux
Régie lumière Sébastien Lemarchand
Création son Guillaume Bachelé
Régie son Frédéric Peugeot
Création vidéo Pierre Martin
Régie vidéo Pierre Hubert
Scénographie Hélène Jourdan
Costumes Caroline Tavernier
Régisseur général Olivier Floury
Régisseuse plateau Laura Millard
Production Théâtre du Nord, CDN Lille, Tourcoing, Hauts-de-France / La femme coupée en deux.
Coproduction Scène nationale 61, Alençon / Le Phénix, Scène nationale de Valenciennes / La Criée, Théâtre National de Marseille / La rose des vents, Scène nationale Lille Métropole, Villeneuve d’Ascq / Le Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National.
Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Hauts-de-France et DICREAM – et du Dispositif d’insertion de l’Ecole du Nord.
L’écriture du texte a été initiée à l’occasion du stage AFDAS « Créer en collectif » qui a eu lieu à La Comédie de Béthune en juin 2015, avec le Collectif SVPLMC.
Une première version a été présentée en lecture dans le cadre du festival du Jamais lu à Théâtre Ouvert – Paris – en octobre 2015 et au Théâtre Aux Ecuries – Montréal – en mai 2016, avec le soutien du CNT et du CALQ.