Némésis
« Les trois D. : Détermination, disponibilité, discipline, et la réussite est à portée de main. »

Note d’intention
Bucky Cantor est le nouveau directeur du terrain de jeu de Newark. Bucky aurait voulu être soldat, mais sa mauvaise vue l’empêche d’aller combattre en Europe. Durant cet été 1944, Bucky veut apprendre aux jeunes garçons juifs dont il a la responsabilité la détermination, la virilité, la force physique et l’héroïsme. Cependant, les températures montent sur l’asphalte américain et Bucky va devoir se battre contre un mal autrement imprévisible : la poliomyélite.
Qui est responsable de la propagation de cette maladie tueuse d’enfants ? Les moustiques ? Les Italiens ? Dieu ou Bucky Cantor lui-même ?
Lors de ma première lecture de Némésis, j’ai été passionnée par son sujet, émue par sa force et époustouflée par les images romanesques convoquées. Pourtant, je n’y ai pas compris grand chose.
Lors de ma deuxième lecture, me sont apparues la finesse et l’ironie de Philip Roth.
À la troisième lecture, il fallait que Némésis devienne un spectacle.
D’une part, les personnages de Némésis méritent d’être incarnés, même si en passant d’une oeuvre romanesque à une oeuvre théâtrale, ils seront forcément trahis, hybridés, fantasmés : c’est le sort qui les attend.
D’autre part, Bucky Cantor rejoint la liste des personnages romanesques aveuglés et mégalomanes. Philip Roth le décrit comme un personnage myope, mais c’est tout son rapport au réel qui est déformé. À la fois complexé et orgueilleux, Bucky Cantor est l’incarnation du solipsisme. Ainsi, sa vision de l’existence, subjective et déréglée, est une invitation à la mise en scène.
Dans la mythologie grecque, la Némésis est en même temps la déesse et le châtiment : celle qui venge la juste colère des dieux, mais aussi la sanction qui vient punir ceux qui transgressent les limites humaines. En ce sens, Bucky Cantor est un héros de tragédie grecque frappé par l’hybris. Mais le récit emprunte aussi à la parabole biblique, notamment dans la relation que Bucky entretient avec Dieu, et ce jusqu’à l’ultime dénouement du roman.
L’écriture de Philip Roth est traversée par la tendresse, mais aussi la méchanceté, et une ironie joyeuse qui nous étonne et nous bouleverse d’intelligence. Némésis nous interroge sur les notions de contingence, de culpabilité et de résilience. Son récit traite aussi de la vulnérabilité des Hommes, tout autant que de l’éducation viriliste des jeunes garçons. Autant de sujets qui me passionnent tout particulièrement dans l’oeuvre anticonformiste de Philip Roth.
Aujourd’hui, je sais que dans ce spectacle, les personnages s’arrêteront parfois de parler pour se mettre à chanter. À certains égards, Némésis tiendra de la comédie musicale. Et dans la comédie musicale, il est toujours question de contagion, de transgression et de mégalomanie.
Distribution
Librement adapté du roman de Philip Roth
Adaptation Tiphaine Raffier et Lucas Samain
Mise en scène Tiphaine Raffier
Avec Clara Bretheau, Éric Challier, Maxime Dambrin, Judith Derouin, Juliet Doucet, François Godart, Alexandre Gonin, Maika Louakairim, Tom Menanteau, Hélène Patarot, Édith Proust, Stuart Seide, Adrien Serre
Et les musicien·ne·s de Miroirs Étendus Clément Darlu, Emmanuel Jacquet, Lucas Ounissi, Clémence Sarda, Claire Voisin
Avec la participation d’un choeur d’enfants
Assistanat et dramaturgie Lucas Samain
Musique Guillaume Bachelé, Pierre Marescaux et Clément Darlu
Scénographie Hélène Jourdan assistée d’Alice Girardet
Création lumières Kelig Le Bars
Création vidéo Pierre Martin Oriol
Création son Hugo Hamman
Chorégraphies collectives dirigées par Pep Garrigues
Costumes Caroline Tavernier
Couturière Valérie Simonneau
Perruques, maquillage Judith Scotto assistée d’ Emmanuelle Flisseau
Direction technique Olivier Floury
Suivi des représentations Thomas Cabel, Lucas Samain et Tiphaine Raffier
Coach diction anglaise Sophie Decaudaveine
Création image panoramique Alexis Allemand
Régie plateau Marinette Jullien
Régie lumières Christophe Fougou
Régie vidéo Nicolas Morgan
Cadreur Raphaël Oriol
Régie son Hugo Hamman et Anne Laurin ou Colin Gagnaire
Habillage David Feuchot
Régie maquillage, perruques Emmanuelle Flisseau ou Florence Louné ou Vina Albertini
Administration, production Véronique Atlan Fabre, Juliette Chambaud, Charlotte Pesle Beal, Adèle Tourte
Production La femme coupée en deux
Coproduction Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre National Populaire de Villeurbanne, Théâtre de Lorient – CDN de Bretagne, Comédie de Béthune, Théâtre de la Cité – CDN de Toulouse-Occitanie, Maison de la Culture d’Amiens, Théâtre du Nord – CDN Lille Tourcoing Hauts-de-France, Comédie de Clermont-Ferrand, La Rose des vents – Scène nationale de Lille-Métropole Villeneuve d’Ascq, Le Volcan – Scène nationale du Havre, Le phénix – Scène Nationale de Valenciennes, Miroirs Étendus, Scène nationale 61 – Alençon
Avec le soutien du Ministère de la Culture, de la Fondation d’entreprise Hermès et du Centre National de la Musique
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
Avec le soutien du fonds d’insertion de l’École du TNB
Accueil en résidence Théâtre de Malakoff, Scène nationale
La compagnie La femme coupée en deux bénéficie du soutien du ministère de la Culture / Direction régionale des affaires culturelles Hauts-de-France, au titre de l’aide aux compagnies conventionnées et est soutenue par la Région Hauts-de-France.